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Les secrets du souffleur révélés
Hier nous avons gravi ensemble l’escalier mythique du Palais Garnier. Aujourd’hui, une nouvelle case de notre calendrier s’ouvre, nous invitant à descendre sous terre pour découvrir comment la magie de l’opéra se construit jusque dans les moindres détails. Dans la pénombre feutrée, alors que les projecteurs se braquent sur les chanteurs, une présence discrète garantit la fluidité du spectacle : le souffleur.
Un métier dans l’ombre
Le souffleur, ou prompteur, occupe une petite ouverture située à l’avant de la scène, entre la fosse d’orchestre et les coulisses. Sa mission consiste à accompagner les chanteurs lorsqu’un mot ou un enchaînement leur échappe. Il suit le livret annoté, anticipe les passages sensibles et intervient lorsque c’est nécessaire, d’un simple murmure salvateur.
Le public voyage, emporté par le spectacle qui se joue face à lui. Caché dans une petite trappe, le souffleur fait en sorte que la représentation ne soit entravée par aucune hésitation. Il est le gardien de la justesse des sons et du ravissement des spectateurs.

Pour découvrir l’intimité du souffleur, nous avons concocté une playlist avec les plus belles voix de l’opéra. Dans Trois beaux oiseaux du paradis de Maurice Ravel et dans le célèbre Va, pensiero du Nabucco de Verdi, les voix semblent se frôler et se guider mutuellement, comme un chanteur fébrile sauvé par un souffle venu de l’obscurité…
Le saviez-vous ?
En 1932 ont lieu les premières retransmissions radiophoniques d’opéra depuis un émetteur situé sur la tour Eiffel. Il s’agit de Mârouf, savetier du Caire d’Henri Rabaud. Mais, près d’un demi-siècle plus tôt, des microphones placés dans le trou du souffleur permettaient déjà de transmettre des opéras. Ainsi, en 1881, Les Huguenots de Meyerbeer avait pu être suivis par quelques privilégiés qui se trouvaient dans le magasin des décors. C’est le premier cas d'un opéra retransmis en direct !
Demain, nous pénétrerons un peu plus dans les coulisses de l’Opéra, là où s’active toute la magie invisible.